20/02/2020

Assainissement: quel projet pour Ile Grande ?

La station d’épuration de l’Ile est obsolète, et cet état de fait n’est pas nouveau. Déjà en 2006  les associations locales tentaient de faire bouger le dossier. Mais la mairie de l’époque a toujours « botté en touche » ! Quoi de nouveau désormais ? Du côté mairie, toujours rien ! LTC a été mis en demeure en 2016 par la préfecture des Côtes d’Armor et l’Etat de mettre en conformité les deux stations (le bourg et Ile Grande). S’en est suivi une très longue phase de réflexion et d’études, portant sur l’existant et débouchant sur la perspective de réhabilitation de la station de l’Ile. De ces études (demande formulée fin 2018 auprès du ministère de la transition écologique) il est ressorti que seule une réhabilitation de la station d’Ile Grande est techniquement et financièrement abordable. La filière physico-chimique sera totalement arrêtée et remplacée par un « traitement membranaire » : il s’agit d’un procédé biologique de traitement des eaux dans lequel la clarification conventionnelle est remplacée par de l'ultrafiltration. La station sera dimensionnée pour éviter tout « by-pass » vers la mer. Un progrès ? Certainement car difficile de faire moins !

Cependant, nous émettons sur ce projet quelques réserves que nous produirons auprès de LTC, la mairie, le ministère de la transition écologique et autres organismes concernés.
En phase d’exploitation :
1- La capacité de traitement durant la saison touristique nous semble trop limité (2650 EH) avec un débit d’entrée de 70m3/h en pointe (l’augmentation par rapport à la station actuelle de débit entrant n’est pas démontrée).
2- La non prolongation de l’émissaire de rejet jusqu’au point zéro de la marée nous paraît être un non sens (dispersion, odeurs résiduelles). Nous doutons du bien fondé de la demande de dérogation formulée par LTC à ce sujet.
3- La non prise en compte sérieuse et contrôlée des possibilités d’extension de l’urbanisation (qui demain pour limiter le nombre de résidents usagers, avec quel outils juridiques ?)
4- La plage de Pors Gwen (la plus exposée) n’est pas suivie par l’ARS (Agence Régionale de Santé), nous demandons un suivi avec relevé de mesures et affichage.

En phase travaux : « du fait de la création des ouvrages au sein de l’emprise actuelle, il sera mis en place une installation type unité mobile lors des travaux pour garantir la continuité du service et un traitement « conforme à l’arrêté actuel ». Les modalités de l’installation d’une telle unité mobile sont en cours de définition dans le cadre des études de la future station ». 
1-La durée des travaux (deux ans) est telle qu’il nous semble difficile de tenir un objectif de qualité quant aux rejets durant cette période.
2-Nous excluons toute tentative de ré-emploi de déblais sur le site, comme (hélas) préconisé par LTC.
Programmation : 
Les travaux d’enrochement auraient dû commencer fin 2019. Rien à ce jour ! Le permis de construire devrait être déposé à la mi-2020. Les travaux de réhabilitation de la station devraient commencer mi-2021, pour un achèvement mi-2023. Le parfait achèvement étant programmé pour 2024 ! 

Pour conclure, ce dossier « polluant » a assez trainé, la mairie doit s’impliquer (comme pour le bourg) marquer son intérêt pour cette question environnementale et rendre compte du suivi et de l’avancement de ce qui en l’état n’est encore qu’un projet. La mairie peut-elle faire un point avec LTC et montrer l'existence de financements ?