11/02/2020

Assainissement : de réelles difficultés techniques dans un contexte de faible mobilisation politique !

Sur les cartes du ministère de la transition écologique il existe depuis des décennies, un point rouge fixé sur Ile Grande. La légende indique que la station d’assainissement est en projet ! Avec « pudeur » le ministère parle de projet quand, faute de mise aux normes, le fameux projet rejete directement dans la mer depuis plus de trente ans des eaux dégradées ! 
La gestion de l’assainissement est confiée à Lannion Trégor Communauté (LTC). Ceci paraît logique dans une approche globale de cette question environnementale, c’est-à-dire en matière d’assainissement et de fourniture d’eau potable. Les maires ont du poids, car ils sont  directement concernés par la qualité des eaux, la responsabilité sanitaire, et plus globalement la stratégie en matière de construction en zone littorale. Du côté des maires il convient également de contribuer à régler la question des réseaux « parasitaires » qui se sont multipliés avec le temps. Car les eaux de pluie ne doivent pas se mélanger aux eaux usées sous peine d’engorger la station et la rendre ponctuellement inopérante ! Le maire est également concerné par le PLU (Plan local d’Urbanisme) et, à ce titre, dispose d’un levier non négligeable quant à la mise en place d’une politique forte et cohérente portant sur la qualité et le développement raisonné de l’habitat, en relation avec l’assainissement.
Cette approche reste assez théorique car, dans les faits, le côté peu « glamour » de l’assainissement n’incite pas à mobiliser fortement, voire ne semble pas politiquement prioritaire. Pourtant, le maire est celui par qui les projets avancent réellement ou s’étirent sur des décennies. Il est celui qui d’année en année posera la problématique au niveau de la communauté, obtiendra un calendrier, en fera part à des citoyens de plus en plus soucieux de la qualité de l’eau et des rejets en mer. Le paradoxe consiste à se dépenser dans le ramassage de déchets « visibles » sur l’estran, sans s’inquiéter de savoir ce qui flotte en suspension par le biais de rejets inadaptés ! Ici, à Ile Grande, du côté de la station d’épuration « en projet », l’invisible ne sent pas bon, une alerte olfactive qui en dit long sur les limites de l’équipement ! Comment traiter valablement 800 habitants en hiver puis 3000 en été avec le même équipement ? Nous sommes soumis, en bord de mer, à une problématique spécifique qui est la variabilité des populations dont le nombre fluctue suivant les saisons.
Il est temps que la question des assainissements du bourg, de Penvern et d'Ile Grande devienne une priorité locale affichée et suivie d’effets !