02/03/2021

Quand l'Etat fixe des limites !

Depuis longtemps et plus récemment,  en février 2020,  notre association s'est intéressée à la question de l'assainissement en zone littorale et en particulier sur la commune de PLEUMEUR-BODOU. Nous avons mené une réflexion très documentée sur les deux stations d'épuration du bourg  et d'Ile Grande. (Ces documents sont disponibles sur le site de l'APSIG) Nous avons dans le même temps sollicité Lannion Trégor Communauté afin d'obtenir des indications sur la planification des projets d'Ile Grande et du bourg. Sans réaction concrète ! 

Depuis mi-février, l'Etat fixe des limites ! En effet, après une mise en demeure effectuée courant 2017 tant auprès de LTC que de la commune, et, constatant que les projets d'assainissement n'avancent pas assez vite, l'Etat prend position par l'intermédiaire du préfet en interdisant tout nouveau permis de construire pour tout projet réclamant un raccordement au réseau d'assainissement collectif

L'Etat intervient ainsi pour freiner la fuite en avant qui consiste à "construire à tout va", alors même que l'assainissement n'est pas aux normes et se trouve saturé durant plusieurs semaines de l'année.

C'est une décision nouvelle et unique en faveur de la protection de l'environnement. La qualité des eaux ne cesse de se dégrader en bord de mer, de trop nombreux sites de collecte de coquillages sont régulièrement impactés par la qualité biologique irrégulière du milieu, et finalement c'est la pêche à pied qui est interdite. 

Souvent visée, l'agriculture n'est pas seule concernée par la question de l'eau car nos rejets domestiques insuffisamment traités contribuent fortement à cette dégradation du milieu. 

L'Etat nous rappelle ici que chaque usage de l'assainissement à un prix et ce, quelle que soit la taille de la collectivité. Nous sommes tous responsables de nos rejets et nous ne pouvons pas ignorer ou négliger les investissements collectifs nécessaires à l'amélioration globale du milieu.

Si rien n'est entrepris, l'offre touristique de nos communes littorales à laquelle nous sommes tous attachés s'en trouvera fortement altérée. L'Etat a donc décidé d'intervenir, et cela nous semble un signe encourageant, et pas seulement pour l'environnement. Mais l'on peut regretter la légèreté avec laquelle ces questions ont été éludées depuis une bonne dizaine d'années, comme si une mise en demeure de l'Etat n'était jamais suivie d'effet !

Notre association est intervenue avant les élections municipales pour centrer cette question dans le débat, mais de toute évidence, cela n'a pas suscité grand intérêt. Nous mesurons ici le manque d'anticipation autour d'une question environnementale majeure. 

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